On entend beaucoup de choses sur l’industrie 3D en ce moment…
- Le marché serait saturé.
- L’IA serait en train de remplacer les artistes.
Et cela crée, à juste titre, beaucoup d’émotions négatives.
Regardons les faits.
Le marché mondial lié à la 3D, l’animation, les VFX et le jeu vidéo représente aujourd’hui plus de 250 milliards de dollars, avec une croissance annuelle estimée entre +8 et 10 % sur la prochaine décennie.
Il devrait dépasser 500 milliards de dollars d’ici 2032.
Les besoins en contenus 3D continuent d’augmenter dans le cinéma, la publicité, l’architecture, le design produit, le temps réel et la XR.
Donc non, la demande ne s’effondre pas. Elle augmente.
En revanche, le marché de l’emploi ne fonctionne plus comme avant.
C’est un marché plus exigeant et surtout plus vaste que vous ne le pensez.
La 3D ce n’est pas uniquement l’animation Cartoon, c’est des tonnes de métiers différents.
- Animation 3D : croissance annuelle estimée entre 11 % et 14 %.
- VFX : croissance rapide, portée par le cinéma, les plateformes de streaming et la publicité.
- Rendu 3D et temps réel : croissance très forte, jusqu’à 20 % par an, tirée par l’architecture, le produit, le XR et le temps réel (Unreal, Unity).
Il y a dix ans je pouvais trouver du travail très facilement juste en utilisant SketchUp comme unique et vague compétence. Aujourd’hui ce n’est plus le cas.
Vous devez répondre de manière pertinente à un problème précis pour vous faire une place.
Et ces problèmes ne sont pas toujours les plus funs : optimisation, rigging, étude acoustique …
Par exemple entre un profil généraliste Blender ou un profil spécialisé dans le rigging, le profil spécialisé trouvera du travail, l’autre aura plus de mal à se faire sa place.
Concernant l’IA, là aussi, il faut être précis.
L’IA qu’on le veuille ou non, automatise déjà certaines tâches simples : génération d’assets basiques, textures, variantes, blocking rapide.
Des études montrent que les postes juniors purement exécutants sont les plus exposés, notamment dans les tâches répétitives.
Pour certains le mot IA parait nouveau mais cela fait déjà bien 10 ans que cela existe. On a juste remplacé le mot Outils par IA pour des raisons marketing.
J’adorerais vous dire qu’elle n’a pas sa place dans l’industrie. Ca m’arrangerait. Mais ce ne serait pas vrai.
Plus de 70 % des professionnels de la 3D intègrent déjà l’IA comme outil d’assistance.
Et les étudiants se forment déjà à ces outils dans leurs études.
L’IA accélère les workflows, mais ne prend pas de décisions artistiques, ne comprend pas un brief client, et n’assume pas la responsabilité d’un rendu final.
Vous devez vous former sur ce point pour ne pas être mis de côté et vous adapter face à cette mutation.
Dans ce contexte, entrer dans l’industrie 3D demande surtout de la clarté et une vraie stratégie.
Voici 10 conseils concrets, alignés avec la réalité du marché actuel.
1. Choisis un logiciel principal et maîtrise-le vraiment
Les studios préfèrent un artiste très solide sur un outil qu’un généraliste superficiel.
2. Construis des bases techniques sérieuses
Modélisation, rigging, UV, textures, topologie.
Ce sont toujours ces compétences qui sont testées en recrutement.
3. Termine des projets
La majorité des candidats échouent ici.
Le marché est saturé de WIP, pas de projets finis.
4. Crée un portfolio court et lisible
5 à 8 projets maximum.
Un recruteur passe souvent moins de 30 secondes sur un portfolio.
5. Spécialise-toi, au moins au début
Archviz, personnage, props, animation, FX.
Les profils spécialisés sont plus faciles à positionner.
Réponds à un besoin précis. C’est un métier-passion et non juste une passion. Personne ne vous paiera juste pour vous faire plaisir.
6. Intègre les contraintes professionnelles
Délais, optimisation, feedback.
C’est souvent là que les juniors décrochent.
Le marché n’est pas saturé par les gens les plus talentueux mais par ceux qui se vendent le mieux.
7. Montre ton travail publiquement
Une grande partie des opportunités viennent aujourd’hui de la visibilité en ligne, pas des candidatures classiques. Alors montrez, montrez, montrez.
Par exemple, grâce au site ou à la chaîne YT je parviens à trouver des opportunités. C’est hyper important que vous vous fassiez votre place sur les réseaux.
8. Apprends à recevoir des critiques
Les artistes qui progressent le plus vite sont ceux qui s’améliorent, pas ceux qui se défendent.
9. Comprends le business de la 3D
Tarifs, contrats, statuts.
Beaucoup quittent le métier non pas par manque de talent, mais par manque de cadre.
La 3D est un business. Il s’agit tout autant de vendre que de faire.
10. Sois patient et persévérant
La majorité abandonne avant 18 à 24 mois.
Pas parce qu’ils sont mauvais.
Parce qu’ils sous-estiment le temps nécessaire à l’obtention d’un poste.
Ils se surestiment et sous-estiment le marché.
La 3D reste un métier exigeant.
Mais les chiffres sont clairs : la demande existe, les salaires existent, les opportunités existent.
Ce qui disparaît, ce sont les profils sans positionnement.
Le marché de la 3D est devenu bien plus sélectif qu’auparavant.
Et pour ceux qui s’y engagent sérieusement, il y a encore de la place.
Ne vous laissez pas découragé par les »on dit ».
Si la 3D est votre passion vous vous devez de prendre le taureau par les cornes et vous adapter.
À très vite,
Timothée
Je m’appelle Timothée MEYRIEUX, je suis modélisateur 3D et scénariste. Je suis passionné par Blender ! Sur ce blog je partage ma passion et mes connaissances pour que tu puisses apprendre à utiliser Blender 3D pour tes projets !