Aujourd’hui, plongeons ensemble dans l’épopée fascinante de Blender, le joyau de la création 3D à 0 euros. Préparez-vous à être émerveillés par une histoire qui regorge de rebondissements, de défis et de triomphes épiques !
La Génèse d’un Génie Créatif
Tout commença avec un esprit audacieux, celui de Ton Roosendaal un petit prodige né en 1960 aux Pays-Bas. Ton Roosendaal développa très tôt une passion pour l’informatique et la programmation. Après le lycée il entama pourtant une formation en design industriel, loin de s’imaginer ce qu’il allait vivre.
Poussé par une envie d’aventure, il laissa derrière lui les bancs de l’école pour fonder son propre studio d’animation 3D, NeoGeo, en 1989 sans aucun diplôme. (Oui comme la console du même nom.) Dans son grenier où tout commença, les premières étincelles magiques s’allumèrent. NeoGeo grandit rapidement, devenant en quelques années à peine un géant de l’industrie de l’animation 3D aux Pays-Bas.
Au sein de l’entreprise, le tout en cachette, Ton conçut pour l’Amiga un ray-tracer : Traces, un outil pour créer des images en calculant comment la lumière se propage, se réfléchit, se réfracte et interagit avec les matériaux et les textures dans un environnement virtuel.
La Quête de l’Évolution
Grâce aux gains de l’entreprise, Roosendaal investit dans un ordinateur Silicon Graphics. Le must pour l’époque. Un investissement conséquent de 30 000 dollars. Grâce à ce poste de travail moderne, Ton continua dans son temps libre à améliorer son ray-tracer.
Mais la 3D était alors en marge des intérêts commerciaux de la boîte produisant des images 3D et non des logiciels. Personne sauf Ton n’y voyait un avenir commercial potentiel et encore moins un concurrent aux mastodontes software aux budgets démentiels.
Mais Roosendaal était tombé sous le charme de son créateur d’univers et de ce qu’il appelle ‘la magie de créer un monde entier dans un ordinateur’. Il voyait déjà ce petit programme interne devenir un géant de la 3D. Il lui fallait trouver une manière durable de développer son petit projet avec une ambition surprenante : le logiciel devait être gratuit.
En 1988 Blender était maintenant disponible en ligne avec une grande nouveauté : le viewport avec plusieurs vues sur la scène.
Mais, coup de tonnerre, NeoGeo ferma ses portes suite à de nombreux conflits internes et des difficultés financières importantes.
Roosendaal et Frank van Beek, ne baissèrent pas les bras et s’engagèrent dans une mission inédite. Ils fondèrent ‘Not a Number’ (NaN) en juin 1998 en récupérant le ray-tracer interne de NeoGeo convaincu de son potentiel.
L’objectif : créer un logiciel téléchargeable gratuitement, avec des clés payantes pour débloquer des fonctionnalités avancées. Un modèle économique unique freemium/premium pour l’époque auquel personne ne croyait.
Renaissance Open Source
Le modèle NaN ouvrit la voie à une présence éclatante lors de conférences graphiques de renom, dont le SIGGRAPH de Los Angeles. Blender attira deux vagues de financements atteignant cinq millions et demi de dollars. Ce qui compromettait grandement l’ambition de gratuiteté du logiciel. Il fallait maintenant répondre aux exigences des investisseurs.
Des turbulences économiques dont la fameuse bulle des dotcom, des dépenses excessives et des désaccords avec les investisseurs sonnèrent le glas de NaN en 2002.
NaN mit les clés sous la porte. Et Blender partait en fumée.
Mais Ton n’avait pas dit son dernier mot.
Pour sauver son bébé Ton fit un appel aux dons à la communauté dans le but de racheter la propriété intellectuelle aux investisseurs. La campagne fut nommée Free Blender. Une campagne de financement participatif audacieuse, 100 000 dollars récoltés et le 13 octobre 2002, Blender fut libéré de ses chaînes.
La Blender Foundation, une entité à but non lucratif, transforme Blender en un logiciel open-source accessible à tous détenu par les utilisateurs eux-mêmes. Du jamais vu !
L’Émergence de l’Exceptionnel
Avec le triomphe de la campagne ‘Free Blender’, naquit un modèle de développement original qui incarne la force fondamentale de Blender. Un mélange de dons et d’une équipe centrale à Amsterdam, mais surtout une armée de bénévoles passionnés qui propulsent Blender vers de nouveaux horizons.
Blender reçoit notamment des dons généreux par Epic, Meta ou encore amazon.
Mais aussi de ses utilisateurs sans aucune obligation via le Blender Fund.
Ainsi, en rendant Blender open-source, Ton Roosendaal venait d’éliminer une barrière financière majeure à l’entrée dans le monde de l’animation 3D pour les amateurs. Cela a permis à plus de personnes de se former dans ce domaine, que ce soit pour le plaisir ou pour une carrière professionnelle. N’oublions pas que les logiciels de 3D majeurs même aujourd’hui sont difficilement accessibles que ce soit de par leur prix et par la difficulté de se former sans débourser des sommes mirobolantes.
Mais, malgré tous ces efforts, Jusqu’alors Blender n’était vu que comme un petit jouet développé par des geeks passionnés … Il était temps que Blender fasse ses preuves aux yeux de tous et prouve la puissance de son outil open-source en réalisant un film d’animation entièrement fait sur un logiciel gratuit.
Ainsi naquit ‘Elephants Dream’, un voyage surréaliste en 3D.
Véritable tour de force, Blender venait de montrer au monde qu’il était un concurrent sérieux aux mastodontes de la 3D.
La stratégie restera la-même par la suite : être au plus près des retours utilisateurs et prouver à chaque nouvelle version les capacités du logiciels grâce à des productions de films 100%. Blender.
Après ce remarquable travail, Ton reçut en 2009 un diplôme de doctorant d’honneur 20 ans après avoir abandonné ses études. Une belle récompense saluant les efforts et le génie visionnaire de l’homme derrière Blender.
L’Héritage Imposant de Blender 3D
En 2020, Blender a été téléchargé 14 millions de fois dans l’année, soit 3.5 millions de fois en moyenne à chaque mise à jour majeure.
Après tout pourquoi payer une somme astronomique pour des logiciels 3D quand Blender propose la même chose gratuitement avec une communauté engagée et de nombreuses ressources d’apprentissage. Prenez par exemple la chaîne Youtube Blender Guru cumulant 2,6 millions d’abonnés !
De nombreux studios d’animation (petits et moyens) ont adopté Blender pour la création de designs de jeux vidéo, ou de dessins animés. Depuis 2019 le logiciel Blender est de plus en plus reconnu par les entreprises du secteur de l’animation 3D, comme Epic Games, Ubisoft et NVIDIA. Depuis 2015, RenderMan le moteur de rendu Disney est même présent sur le logiciel, le tout gratuitement.
L’Open-source est devenu un modèle fiable et convainquant suivi par de nombreux entrepreneurs (Gimp, Linux, LibreOffice, VLC, Audacity …). Et tout cela, grâce à l’héritage extraordinaire d’un esprit visionnaire, Ton Roosendaal, dont la passion, l’audace et la persévérance ont tracé la voie pour une création sans limite, pour nous tous, les créateurs du futur !
Je m’appelle Timothée MEYRIEUX, je suis modélisateur 3D et scénariste. Je suis passionné par Blender ! Sur ce blog je partage ma passion et mes connaissances pour que tu puisses apprendre à utiliser Blender 3D pour tes projets !